Sanctuaire de Monserrato

Le sanctuaire de la Madonna di Monserrato se trouve sur un promontoire rocheux, dans un cadre très caractéristique entre des cyprès, des agaves et la végétation méditerranéenne, offrant une vue magnifique sur la vallée en contrebas.

Le sanctuaire a la forme d'un rectangle irrégulier ; il est attenant à une sacristie, créant ainsi un ensemble cohérent. Au-dessus de l'église se dresse une coupole classique, surmontée d'une lanterne. Le campanile est de type voile. La façade est sobre et montre bien les modifications qu'elle a subies au fil du temps. Le portail est surmonté d'un timpanon brisé, et au-dessus de celui-ci se trouve une grande fenêtre rectangulaire.

Infoelba conseille : Très intéressant à l'extérieur, l'aqueduc qui autrefois alimentait le sanctuaire.

À l'intérieur, l'église est simple et sans caractéristiques architecturales particulières, bien que les murs, partiellement écaillés, révèlent des traces de fresques sous-jacentes.

Sur l'autel en marbre se trouve la grande attraction des fidèles : il s'agit de l'icône de la Madonna Nera, une copie de celle plus célèbre de la Nuestra Señora Morena conservée dans le sanctuaire de Montserrat en Catalogne. De auteur inconnu, elle a une modeste valeur picturale. Elle représente Marie assise sur un trône avec l'Enfant Jésus dans ses bras. La Vierge, vêtue de larges drapés rouges et bleus, tient dans sa main droite un vase sphérique d'où émerge un lys en fleurs.

En plus du sanctuaire, il est possible de visiter la cellule des ermites, le réfectoire et l'herboristerie, tous ouverts au public. Une petite exposition permanente présente des peintures et dessins entièrement dédiés à Monserrato. Un autre point d'intérêt est la salle qui abrite des costumes d'époque, ainsi qu'un coin dédié à l'étude et à la lecture avec une large sélection de livres sur des thèmes évangéliques, agiographiques et historique-naturels.

L'histoire

Le sanctuaire a été construit en signe de gratitude en 1606 par José Pons y León des ducs d'Arcos, gouverneur espagnol de Naples et premier gouverneur de la place de Longone. Alors qu'il remontait la côte tyrrhénienne, il a été surpris par une soudaine tempête de sirocco, qui avait rendu la mer houleuse et la navigation dangereuse.

Le gouverneur pria Nuestra Señora de Montserrat (à laquelle il était très attaché) d'être sauvé, et après avoir accosté sain et sauf dans le golfe de Porto Longone, en reconnaissance, il fit construire le sanctuaire dédié à la Madonna di Monserrato, en mémoire de celui existant en Catalogne.

Curiosité : Chaque année, le 8 septembre, à Porto Azzurro, la fête de la Madonna di Monserrato est célébrée.

Le sanctuaire a été édifié dans une petite vallée du mont Castello, à trois kilomètres de Porto Azzurro, car le lieu sauvage et plein de sommets aigus rappelait au gouverneur "Montserrat" et parce qu'il y avait de l'eau.

Don José a également veillé à doter l'église de son testament du 17 mai 1616. Il a en effet fait don d'un moulin à Reale, de terrains, de bâtiments et de richesses pour que les pères augustins de Piombino y tiennent chaque jour une messe. Il a également donné une copie de la Madonna Nera.

En 1759, lorsque la place de Longone est devenue partie du royaume de Naples, une commission a été mise en place pour rechercher les biens appartenant au sanctuaire. Il a ainsi été constaté que le patrimoine s'était beaucoup appauvri, une partie étant indiquée comme propriété d'autres personnes, sans qu'il n'y ait de "déclaration ni indice sur comment ils avaient été aliénés". La commission conclut en disant "les actes d'achat ont été perdus". Il est probable que les biens perdus aient fait l'objet d'usurpations ou de ventes frauduleuses.

Le sanctuaire a joui d'une grande popularité au XVIIe et XVIIIe siècles, devenant un lieu de pèlerinage : marins, paysans et prédicateurs de toutes sortes s'y rendaient. Le gouverneur Don Diego d'Alarçon, préoccupé par le manque d'assistance religieuse suffisante pour les militaires, demanda à Philippe V, en 1722, d'envoyer quelques frères. Le roi ordonna alors que dans l'hôpital de Longone, une maison soit aménagée pour les Pères de l'Ambrosiana de S. Pietro di Alcantra qui résidèrent à Monserrato.

Lorsque S. Paolo della Croce établit son siège sur le mont Argentario en 1729, il fit plusieurs voyages à Elbe et pensa y ouvrir un couvent pour son ordre, les Passionistes. En 1735, il demanda au gouverneur d'être accueilli à Monserrato. Les pères augustins et d'autres ecclésiastiques consultés donnèrent cependant un avis défavorable. Les Passionistes firent une autre tentative pour obtenir Monserrato à la fin du siècle. L'évêque de Massa demanda l'avis des ecclésiastiques de Porto Longone, qui, cette fois encore, le rejetèrent pour deux raisons : la pauvreté du pays et le manque de ressources financières, ce qui aurait entraîné un manque d'aumônes pour les messes; et il n'y avait aucune raison de retirer au sanctuaire le chapelain et les deux ermites.

En septembre 1814, Napoléon, accompagné de Pons et Bertrand, voulut visiter le sanctuaire de Monserrato. Les moines augustins de Piombino devinrent propriétaires du sanctuaire, sur lequel l'oubli s'abattit lentement, jusqu'à la fin du XIXe siècle, lorsqu'ont commencé les travaux de restauration et le Sanctuaire a été rouvert au culte.