Île de Montecristo

L’Île de Montecristo, autrefois appelée Oglasa, est l’une des îles les plus sauvages et inaccessibles du Parc National de l’Archipel Toscan. Pour préserver sa nature unique, elle a été classée Réserve Naturelle Intégrale d’État par décret ministériel du 4 mars 1971 et Réserve Naturelle Biogénétique avec un diplôme du Conseil de l’Europe depuis 1988.

En 1899, l’île est devenue une réserve de chasse exclusive du roi Victor-Emmanuel III de Savoie et l’est restée jusqu’à la création de la Réserve Naturelle.

Curiosité : L’île a été rendue célèbre par le roman « Le Comte de Monte-Cristo » d’Alexandre Dumas, qui raconte l’histoire d’un légendaire trésor caché à Montecristo, dans l’Abbaye de San Mamiliano, construite au XVIIe siècle par des moines bénédictins.

Montecristo est un véritable joyau de 10,4 kilomètres carrés, principalement composé de granit gris-rose et présentant une forme pyramidale qui lui confère une impression d’inaccessibilité. Peu de sentiers permettent d’atteindre ses deux plus hauts sommets : Monte Fortezza (645 mètres) et Cima dei Lecci (563 mètres). Ses falaises abruptes rendent l’accostage difficile, et le seul point d’accès est Cala Maestra, sur la côte ouest.

L’isolement de l’île a favorisé la prolifération de nombreuses espèces de flore et de faune autrefois répandues dans tout l’archipel. La végétation est composée principalement de maquis méditerranéen bas, avec de la bruyère arborescente, du romarin, du ciste, de l’hélichryse et de la marjolaine, offrant un refuge important aux oiseaux migrateurs.

Parmi la faune, la chèvre sauvage est l’élément le plus remarquable, probablement introduite par d’anciens navigateurs et aujourd’hui parfaitement adaptée à l’environnement. L’île abrite également le rare Discoglosse sarde, une grenouille endémique de la région sardo-corse.

Montecristo est un lieu de passage pour de nombreux oiseaux migrateurs et héberge d’importantes colonies d’oiseaux marins, parmi lesquelles la mouette d’Audouin et le Puffin yelkouan, dont les populations sur l’île sont d’intérêt européen. Parmi les rapaces, on peut observer le crécerelle, l’aigle royal rare et parfois le grand corbeau.

L’île est également le refuge de plusieurs espèces de reptiles endémiques, notamment la couleuvre à quatre raies et la vipère de Montecristo.

Le milieu marin y est tout aussi riche : au fond des eaux de Montecristo, on trouve des prairies de posidonie, des anémones de mer, des coraux, et jusqu’à il y a environ 40 ans, l’île était aussi un habitat naturel pour le phoque moine de Méditerranée, une espèce aujourd’hui très rare dans toute la région.

Curiosité : Bien que le tournage ne se soit pas déroulé sur l’île, la minisérie à succès "Le Comte de Monte-Cristo", réalisée par Bille August et diffusée sur Rai 1 et RaiPlay en janvier 2025, a ravivé l’intérêt pour Montecristo. L’île, qui a inspiré le célèbre roman d’Alexandre Dumas, continue d’alimenter la fascination autour de sa légende et de son trésor caché.

Aujourd’hui, Montecristo est pratiquement inhabitée ; seuls quelques agents du Corps Forestier de l’État y résident. Cependant, jusqu’au XVIe siècle, l’île abritait une communauté monastique, dont il reste encore les ruines de l’Abbaye et du Monastère de San Mamiliano, dans un lieu appelé « Il Convento ». On peut également voir la grotte où l’on dit que le saint a vécu. Le seul bâtiment actuellement occupé sur l’île est la Villa Reale de Cala Maestra, construite par l’ancien propriétaire, l’Anglais George Watson-Taylor, et aujourd’hui transformée en petit musée d’histoire naturelle.

Origine du nom

Selon la légende, le nom Montecristo est attribué à San Mamiliano, qui, après avoir été capturé et réduit en esclavage, parvint à s’échapper et se réfugia sur l’île, vivant dans une grotte, aujourd’hui appelée Grotta del Santo ou Grotta di San Mamiliano. Il renomma l’île "Mons Christi". La légende raconte aussi que Mamiliano tua courageusement un terrible dragon ailé qui gardait l’île, et que de son sang jaillit une source d’eau pure. Le culte de San Mamiliano est encore très vivant dans tout l’archipel toscan ; à Marina di Campo, une église lui est dédiée et une fête en son honneur y est célébrée chaque année le 15 septembre.